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cas, leur nombre n’est pas assez considérable pour cacher les positions relatives[1]. Quand il existe douze étamines, elles sont tour à tour opposées aux pétales et alternent avec eux ; mais on sent que si l’alternance et l’opposition s’étaient opérées d’une manière parfaitement régulière, il ne pourrait y avoir en tout que 10 étamines, puisque les pétales ne sont qu’au nombre de 5. Voici donc ce qui arrive. Entre tous les pétales on ne voit qu’une étamine ; devant l’inférieur et les deux supérieurs il n’y en a non plus qu’une ; mais, on en trouve deux en face de chacun des deux pétales intermédiaires. Il n’y a rien à faire observer sur les huit étamines solitaires ; quant aux quatre géminées, il est clair qu’elles occupent la place qu’une seule remplit devant le s trois autres pétales, et, par conséquent, dans l’examen des rapports, elles ne doivent être comptées que pour une. Ainsi on peut dire que le Reseda alba offre tour à tour, comme un des principaux types, ou comme le type principal des dicotylédones, alternance et opposition dans les étamines, ou, si on l’aime mieux, un nombre d’étamines double de celui des pétales ; et puisque les divers Reseda se rattachent aussi à l’alba, comme étant lui-même, en quelque sorte, du moins par les verticilles qui précèdent l’ovaire (Androcée, Roep. Dun.), le type du genre entier, on peut croire que toutes les

  1. Si le savant Achille Richard attribue au moins 14 étamines au Reseda, c’est que l’alba n’était certainement pas tombé entre ses mains. Ce que j’ai dit plus haut montre aussi suffisamment que les étamines ne sont point insérées au-dessous et à la base du disque, comme le dit le même auteur, au reste, tout à fait en passant.