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toutes les espèces que dans le Reseda Phyteuma ; on peut même dire qu’il est à peine sensible dans le lutea. On conçoit très-bien qu’un gynophore qui n’est qu’un réceptacle ou un axe prolongé puisse porter les pétales à sa base et les organes sexuels à son sommet. Mais, dans la plante qui nous occupe, il n’en est réellement pas ainsi. L’écaille n’est point bornée à sa partie saillante et horizontale, comme on l’a vu par l’exemple du Reseda alba, cette partie saillante n’est que le limbe de l’écaille, et son onglet, si je puis m’exprimer ainsi, est soudé avec le tube des étamines. Donc, dans le Reseda lutea, le verticille des écailles et la base du verticille staminal plus intérieur doivent être soudés sur le gynophore central en deux couches superposées. Cela est si vrai que des coupes faites dans l’ensemble du support m’ont montré deux couches extérieures et au milieu le gynophore.

Je ne chercherai pas à faire connaître toutes les nuances de détail, mais je ne dois point négliger une anomalie fort remarquable qu’offre la fleur du Reseda luteola. On se rappellera que, dans les autres espèces, l’écaille ou nectaire des auteurs, ou, pour parler plus exactement, le limbe de l’écaille entièrement développée, alterne, suivant la loi générale, avec le verticille plus extérieur, celui des parties de la corolle. Dans le Reseda luteola, au contraire, l’écaille est opposée à l’un des pétales. Mais tout le monde sait que cette espèce s’écarte des Reseda Phyteuma, odorata, lutea, par le nombre quaternaire de la plupart de ses verticilles ; et sans doute, avant même de se livrer à aucun examen, on sera déjà tenté de soupçonner que l’anomalie que je viens de signaler a quelque coïncidence avec la suppression des parties de la fleur. Les Reseda alba, glauca et propinqua rattachent le