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RECHERCHES


Éthal. Pour vérifier cette conjecture, nous nous sommes procuré de l’Éthal pur, en saponifiant, comme le pratique M. Chevreul, le blanc de baleine par la potasse, décomposant le savon par l’acide chlorhydrique, et saturant enfin les acides gras par la baryte. Les sels barytiques mêlés d’Éthal étant traités par l’alcool, celui-ci fournit par l’évaporation de l’Éthal presque pur ; cependant nous l’avons redissous par l’éther qui en a séparé quelques traces de sels barytiques. Nous avons maintenu l’Éthal ainsi purifié pendant quelque temps en fusion d’abord à l’air, puis dans le vide, afin de le dépouiller de toute trace d’eau, et nous l’avons enfin distillé à une chaleur convenable[1].



  1. Nous croyons utile d’indiquer ici un procédé rapide et économique qui permet d’obtenir l’Éthal en grande quantité. Il consiste principalement à opérer la saponification du blanc de baleine avec la potasse solide, et à transformer les acides gras en savons de chaux.
    On prend 2 parties de blanc de baleine, on les fait fondre, et on y ajoute peu à peu 1 partie d’hydrate de potasse en menus morceaux, en ayant soin d’agiter sans cesse ; la combinaison s’opère rapidement avec dégagement de chaleur. Lorsqu’elle paraît terminée et que les savons formés ont rendu la matière entièrement solide, on traite par l’eau, puis par l’acide chlorhydrique en léger excès. L’Éthal et les acides devenus libres viennent, à l’aide de la chaleur, former à la surface une couche huileuse qu’on sépare par décantation ; une seconde saponification opérée sur ce produit, de la même manière que celle qui vient d’être décrite, est nécessaire pour décomposer la petite quantité de blanc de baleine existant après ce premier traitement.
    Les acides gras étant de nouveau séparés par l’acide chlorhydrique, on obtient, au moyen de la chaux éteinte en excès, des savons calcaires mélangés d’Éthal : l’alcool dissout ce dernier corps, qui, après avoir été