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RECHERCHES

remplacé par un volume égal de chlore ; ce qui s’accorde du reste avec le résultat obtenu par M. Gay-Lussac, en traitant la cire par le chlore. Je devais donc m’attendre que les dix volumes d’hydrogène perdus par l’alcool y seraient remplacés par dix volumes de chlore, ce qui n’a pas eu lieu.

La cause de cette différence est facile à saisir. L’alcool peut être représenté par de l’eau et de l’hydrogène carboné, et dès que l’on admet que le chlore agit sur l’hydrogène de l’eau tout autrement que sur l’hydrogène de l’hydrogène carboné, on tient la clef de l’anomalie apparente que l’on vient de signaler.

On admettra donc que le chlore et l’alcool représentent ici de l’hydrogène carboné, de l’eau et du chlore. Ces corps mis en présence, le chlore déterminerait la décomposition de l’eau, s’emparerait de l’hydrogène pour former de l’acide hydrochlorique, et laisserait à l’hydrogène carboné la faculté de s’unir à l’oxygène de l’eau. On aurait ainsi :


C8H12O2 + Ch4 = C8H8O2 + Ch4H4.


Mais la formule C8H8O2, n’étant autre chose que celle de l’éther acétique, on fut conduit à vérifier si en effet la production de cet éther pouvait avoir lieu sous ces conditions.

Dans un flacon renfermant trois litres de chlore sec, on a versé six grammes d’alcool, ce qui correspond à peu près aux proportions indiquées par la formule. Le flacon s’est échauffé fortement, le chlore a disparu en peu de temps, et la liqueur versée dans une cornue avec un excès de craie, s’est séparée en deux couches dès la première de la chaleur. L’une d’elles, légères, très-fluide et éthérée, s’est