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DE CHIMIE ORGANIQUE.

d’ébullition s’élève à 94 ou 95°. Il est d’abord plus bas mais bientôt il arrive vers ce terme et s’y fixe.

La liqueur restante doit être redistillée avec de l’acide sulfurique concentré, puis soumise de nouveau à l’ébullition.

Enfin, on introduit le produit dans une cornue où l’on a mis un peu de chaux éteinte, puis récemment calcinée au rouge. On distille au bain d’eau saturée de sel marin et l’on a le chloral, que je regarde comme pur ou à bien peu de chose près.

Ces moyens de purification ressemblent à ceux dont M. Liebig a fait usage. Je me bornerai donc à indiquer en quelques mots leur but et leur effet.

L’acide sulfurique est employé pour séparer l’alcool qui aurait échappé à l’action du chlore. Il retient cet alcool ou le transforme en éther sulfurique. Il s’empare d’ailleurs de l’eau qui accompagnait le chloral brut. En faisant bouillir le chloral traité par l’acide sulfurique, on en sépare de l’acide hydrochlorique, de l’éther sulfurique, ou même à la rigueur de l’alcool, s’il en restait. Enfin, en rectifiant le chloral sur la chaux vive, on s’empare de l’acide hydrochlorique restant, et, pourvu que la température soit ménagée, le chloral hydraté reste dans la cornue ; car son point d’ébullition est bien plus élevé que celui du chloral anhydre.

M. Liebig observe avec juste raison qu’il faut éviter l’emploi d’un excès de chaux. En effet, dès que la matière est presque entièrement volatilisée et que la chaux se trouve en présence de la vapeur du chloral, il s’établit une réaction des plus vives, la chaux devient incandescente, et tout le chloral se trouve détruit et remplacé par une huile jaunâtre qui se