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RECHERCHES


Par des analyses précises et des comparaisons prochaines et frappantes de vérité, nous avions établi M. Boullay et moi,

1° Que l’hydrogène carboné joue le rôle d’une base ;

2° Que l’alcool et l’éther sont des hydrates de ce corps ;

3° Que l’hydrogène carboné forme avec les hydracides des composés éthérés anhydres ;

4° Que ce même corps, avec les oxacides, forme des composés éthérés renfermant un atome d’eau.

Cette dernière règle a été plus tard étendue aux sulfovinates et aux phosphovinates.

Jusqu’à présent, les lois générales de combinaison que nous avons admises n’ont rencontré qu’une seule exception. C’est celle qu’offre l’éther cyanique ; ce qui résulte évidemment d’une erreur d’analyse qui sera rectifiée.

Les lois que nous venons de rappeler ne nous appartiennent point exclusivement, et déjà MM. Gay-Lussac, Chevreul et Faraday avaient émis des opinions de même nature. Mais toute l’autorité de tels noms, et toute la puissance des faits les plus précis, n’ont pas encore pu gagner l’assentiment général, et la doctrine que nous avons professée est en butte à des attaques journalières.

Les uns veulent encore que dans les combinaisons que nous venons de signaler, les éléments soient unis sans prédisposition quelconque.

M. Berzelius, après avoir repoussé pendant longtemps toute interprétation de ce genre, s’est enfin laissé vaincre par l’évidence des faits, et il désigne aujourd’hui, sous le nom de formules rationnelles, des formules analogues à celles que nous avons proposées. Mais parmi les deux opinions qui s’étaient offertes à notre esprit, et que nous avions compa-