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depuis longtemps que les sels à base insoluble, c’est-à-dire, ceux d’usage en teinture sous le nom de mordants, pour fixer les principes colorants solubles, ont une tendance, lorsqu’on mêle leur solution avec celle de ces derniers principes, à former un précipité équivalent à principe colorant + sous sel, et que ce précipité, par un lavage suffisant, se réduit à un composé insoluble de principe colorant et d’une base qui fait quelquefois fonction d’acide, j’ai été conduit à rechercher si ce n’était pas de pareils composés qui tendraient à se former dans les opérations de teinture, soit lorsque ces matières colorantes organiques sont en présence d’étoffes préalablement mordancées, soit enfin lorsque des étoffes teintes sont soumises à un lavage alcalin, ainsi que cela se pratique dans la teinture du coton en rouge turc : l’expérience a confirmé cette induction, puisque j’ai constaté que le coton teint de cette couleur, pour laquelle on fait usage d’alun, examiné après l’avivage, n’a présenté à l’analyse aucune trace d’acide sulfurique.

J’ajouterai à ce résultat que si deux échantillons de coton rouge turc rosé au moyen d’une préparation d’étain, qui m’ont été remis comme ayant été alunés, l’ont été réellement, il s’ensuivrait qu’il y a telle opération de teinture où une base, fixée d’abord à un principe colorant et à une étoffe, peut être éliminée par une autre base qui en prend la place ; car les deux échantillons dont je parle non-seulement ne contenaient pas d’acide sulfurique, mais ils ne contenaient pas ou presque pas d’alumine : cette base avait été remplacée par du peroxyde d’étain.

Enfin, des expériences m’ayant démontré, 1° l’influence