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Vincent ; et, dès lors, point de rapprochement possible entre deux productions aussi distinctes que le seraient, par exemple, de la gélatine d’une part, et de l’autre les divers animaux qui auraient servi, par dissolution, à produire cette gélatine.

Cette distinction, bien établie, aurait empêché M. Dutrochet, qui ne connaissait que le Nostoch de Néris, que lui avait procuré M. Robiquet, de se prononcer contre la Barégine glaireuse et inorganisée de M. Longchamp, qu’il n’avait point encore étudiée, et dont, probablement, il ignorait l’existence à Paris[1].

Pour caractériser avec le moins de mots possible deux choses qui ne pouvaient être confondues, je dirai que :

La Barégine de Barèges, dans son plus grand état de pureté, est une matière glaireuse, organique, sans organisation, azotée, formée par dépôt successif d’un grand nombre de particules muqueuses, dues à la détrition de végétaux et d’animaux, la plupart infusoires. C’est le Chaos du règne organisé ; c’est, par comparaison, les nombreux matériaux épars et en désordre d’un édifice qui s’est écroulé et qui n’existe plus, mais qui peuvent toujours servir à la construction d’un autre.

La prétendue Barégine de Néris, comme l’a très-bien observé M. Robiquet, est, au contraire, une plante bien connue, bien décrite et bien constituée. C’est un véritable Nostoch, dont la dénomination de Barégine, qui lui a été inutilement appliquée, doit être promptement oubliée.

  1. Note sur la Barégine, lue à l’Académie, séance du 26 octobre. Comptes-rendus hebdomadaires de cette séance, t. I, p. 286.