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incolore, sans trace d’organisation apparente, en ayant soin toutefois d’en isoler les sporules confervoïdes qui peuvent par hasard s’y trouver intercalées, et qui doivent, en ce cas, être seulement considérées comme des corps reproducteurs placés et comme ensemencés dans un territoire particulier, et non comme faisant partie de la matière mucilagineuse inorganisée qui les enveloppe et leur sert de base ; matière qui me paraît la même, ou au moins très-analogue, que celle divisée et en suspension dans les couches de l’atmosphère les plus rapprochées de nous, et que l’on désigne sous le nom de miasmes ou d’émanations putrides ; que celle nommée Humus, déposée à la surface de la terre ; que celle suspendue dans toutes ou dans presque toutes les eaux, dans celles de la mer plus particulièrement, qui provient de la décomposition continuelle des végétaux et des animaux qui vivent et meurent dans ces milieux, et qui enduit de mucus, d’une manière si remarquable, la surface de tous les corps qui se trouvent habituellement dans l’eau ; de cette matière, enfin, qui doit être considérée comme le chaos du règne organisé, dans lequel tous les individus puisent directement ou indirectement leur nourriture, et dans lequel ils viennent ensuite s’abattre et se confondre. De ce que je viens de dire, il résulte que la Barégine de Barèges n’est que de la matière chaotique, qui s’accumule en plus grande quantité qu’en d’autres lieux aux parois des réservoirs contenant les eaux thermales de ce pays.

Si la Barégine prétendue des eaux thermales de Néris eût été mieux observée d’abord, mais surtout comparée avec la matière glaireuse, incolore et inorganisée de M. Longchamp, elle n’aurait jamais reçu le nom de Barégine, et aurait été de