Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 15.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xxxiv
ÉLOGE HISTORIQUE

posé l’auteur, du moins pour la France, est de suivre le développement de chacune de ces trois branches depuis 1789 jusqu’à 1819, c’est-à-dire pendant une période de trente années.

Or, pendant ces trente années, l’agriculture, les manufactures, le commerce, tout, en France, a pris une direction nouvelle ; tout a changé de face. Il fallait constater les progrès successifs de ce changement, en assigner les causes, en apprécier les effets et les conséquences ; et c’est ce que l’auteur a fait.

Ainsi, le commerce maritime français, né sous Colbert, atteint son plus haut point de prospérité en 1789. Dès lors, une guerre de vingt ans rompt toutes les relations commerciales de la France, et le commerce intérieur reçoit, à son tour, un développement jusque-là inconnu. Enfin, la paix renaît, et, avec elle, le commerce maritime ; et M. Chaptal marque à ce commerce les routes nouvelles qui doivent le conduire, non, comme on l’a cru d’abord, à rétablir ce qui existait jadis, car tout depuis a changé, mais à conquérir un état nouveau de prospérité et de grandeur, fondé sur ces changements mêmes.

De son côté l’agriculture s’est enrichie de méthodes nouvelles, les plus importantes, les plus fécondes. La seule doctrine des assolements finira par doubler le revenu des terres. L’importation des mérinos a déjà doublé la valeur des laines et des bestiaux. La culture de la pomme de terre est devenue le complément de la culture des céréales ; celle des prairies artificielles a permis de multiplier le bétail qui, nulle part encore, n’est assez nombreux ; enfin, la culture de la betterave est venue prouver à la France qu’elle pourrait