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l’élément de la charpente animale que nous trouvons dans les eaux thermales. Ce fait est certainement curieux ; mais je ne veux pas lui donner plus de valeur que celle qu’il comporte. »

Il y a de l’analogie, sans doute, entre la Barégine pure, simplement mucilagineuse, et la fibrine, en ce que ces deux substances ou ces deux produits sont également des agglomérats ou des coagulums informes composés de particules muqueuses provenant de la détrition naturelle ou mécanique de corps organisés, et en ce que toutes deux sont des matières nutritives. Mais je ne vois pas pourquoi ces deux substances, ou plutôt cette substance, puisque l’auteur ne voit que de la fibrine dans la Barégine, serait plutôt l’élément de la charpente animale que celui de la charpente végétale, et pourquoi enfin cette exclusion en faveur de la fibrine, lorsque tant de substances organiques diverses servent également à nourrir ou à charpenter les végétaux et les animaux.

Venons maintenant à cette autre Barégine de Néris, recueillie et rapportée à Paris par M. Robiquet, et dont il a eu l’extrême obligeance de me communiquer plusieurs échantillons desséchés.

Au premier aspect de ces échantillons (fig. 1), on voit qu’ils sont composés d’un grand nombre de membranes ou pellicules chiffonnées ou repliées les unes sur les autres ; ce qui, pour un œil exercé, dénote clairement une espèce végétale, soit du genre Nostoch, soit du genre Anabaina de M. Bory de Saint-Vincent. Leur couleur varie du vert clair brillant et comme vitré au vert noir. Quoique contenant une certaine quantité de parties terreuses, ils offrent une légèreté remarquable. Trempés dans l’eau, ils se gonflent, les pellicules