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DE M. CHAPTAL

conseils des manufactures[1] ; veut-il assurer aux hôpitaux toutes les améliorations possibles ? il institue le Conseil général des hospices : multipliant ainsi les forces pour le progrès du bien, et rendant ce progrès indépendant, jusqu’à un certain point, de l’oubli du pouvoir et de ses erreurs.

M. Chaptal passa du ministère au Sénat ; et le Sénat lui-même le nomma bientôt un de ses dignitaires. Pour tout ce qui tenait aux arts, au commerce, aux manufactures, l’Empereur avait en lui une confiance entière ; et cette confiance ne fit que s’accroître quand il eut quitté le ministère.

Tant que Napoléon a régné, il est demeuré, auprès de lui, le représentant, de fait, de l’industrie française ; c’était comme un engagement de plus de ne perdre aucune occasion de rappeler au Chef de l’État tout ce qui pouvait tendre au bonheur de la nation. En 1806, le Sénat décrète l’érection d’un monument au vainqueur d’Austerlitz ; et M. Chaptal lui adresse ces paroles qui semblent dictées par l’âme de Sully : « Quelques générations se sont à peine écoulées, lui dit-il, et l’herbe couvre cette colonne élevée dans les plaines d’Ivry, à la mémoire d’un monarque vainqueur des discordes civiles et des guerres étrangères ; sa statue ne frappe plus nos regards au sein de nos cités, tandis que le vœu qu’il forma

  1. Il est permis de regretter qu’il n’ait pas songé dès lors, et qu’on n’ait pas songé depuis, à établir des Chambres d’agriculture, appelées, et à donner leur avis sur les projets de lois relatifs à l’agriculture, et à provoquer elles-mêmes toutes les dispositions législatives qui leur paraîtraient nécessaires.