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MÉMOIRE SUR L’ENDOSMOSE

tantôt l’endosmose vers l’eau, lorsque la température est abaissée. Il semblerait que l’abaissement de la température rendrait ici la perméation capillaire de la solution d’acide tartrique plus facile et plus prompte que celle de l’eau, et cela, suivant une certaine concordance entre le degré de la température et la densité de la solution acide. Ce phénomène serait analogue à celui qu’a fait connaître M. Girard, relativement à l’écoulement comparé de l’eau nitrée et de l’eau pure par un tube capillaire de verre[1]. Il a expérimenté, en effet, que, jusqu’à la température de + 10 degrés, une solution d’une partie de nitrate de potasse dans trois parties d’eau s’écoule plus vite que l’eau pure par un canal capillaire de verre, tandis que cette même solution s’écoule plus lentement que l’eau lorsque la température est supérieure à + 10 degrés. Pour savoir si cette analogie présumée est fondée, j’ai mesuré comparativement la durée de l’écoulement par un canal capillaire de verre de l’eau pure, et l’écoulement d’une solution d’acide tartrique dont la densité était 1,105 (21,8 parties d’acide sur 100 parties de solution). Par une température de + 7 degrés centésimaux, quinze centilitres d’eau s’écoulèrent par un canal capillaire de verre en cent cinquante-sept secondes ; le même volume de la solution d’acide tartrique (densité 1,105) s’écoula en trois cent une secondes par le même canal capillaire. Ainsi, il n’y a aucune analogie à établir entre les résultats de l’expérience de M. Girard et le fait d’endosmose vers l’eau, qui a lieu lorsqu’à la température de + 7 degrés on sépare une solution d’acide tartrique (densité

  1. Mémoires de l’Académie des Sciences, 1816.