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DE M. CHAPTAL.

M. Chaptal quitte son habit de ministre, et exécute lui-même l’opération. Il y a un art d’enflammer les hommes ; à l’enthousiasme des ouvriers, à la satisfaction du Premier Consul, on put voir jusqu’à quel point M. Chaptal possédait cet art.

À l’exemple de Colbert qui enrichit la France de la draperie fine, en y appelant Van-Robais, de la bonneterie par les métiers, en y appelant Hindret, il fit venir d’Angleterre les artistes les plus habiles dans l’art, alors nouveau, d’opérer, par des mécaniques, la filature de la laine et la fabrication des draps.

Enfin une société nationale se forma pour l’encouragement des arts et de l’industrie. M. Chaptal en fut le premier président ; et, réélu depuis chaque année, il a conservé cette honorable présidence tant qu’il a vécu.

La première école des arts et métiers qu’ait eue la France, lui vient de M. Chaptal. Par ses soins, le Conservatoire des arts et métiers, l’École de médecine de Paris, celle de Montpellier, reçurent de riches accroissements et une organisation meilleure. Le Musée d’histoire naturelle de Paris, ce premier établissement du monde, en son genre, voyait une grande partie de son jardin occupée par un sol stérile : bientôt de grands travaux renouvellent ce sol ; la culture s’en empare ; et la reconnaissance publique y attache le nom de M. Chaptal, en l’associant ainsi à celui de Buffon. À côté des allées de Buffon sont les carrés-Chaptal.

Ce nom s’attache encore à trois objets d’un ordre monumental.

La rivière de l’Ourcq fut détournée, et ses eaux con-