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MÉMOIRE SUR L'ENDOSMOSE

moins de vitesse que précédemment. Ayant interrompu l’expérience au bout de vingt-quatre heures, je trouvai la densité de l’acide extérieur réduite à 1,023 ; l’eau intérieure contenait de l’acide, comme à l’ordinaire. Je réduisis à 1,01 la densité de l’acide oxalique extérieur, et l’eau placée dans l’endosmomètre me donna encore une endosmose assez énergique. Je réduisis la densité de cet acide à 1,005 (1,2 d’acide sur 100 de solution), et l’endosmose fut encore très-remarquable.

Dans ces expériences, j’ai vu que l’endosmose était d’autant plus rapide que l’acide oxalique extérieur était plus dense, en sorte que la facilité de perméation de cet acide au travers d’une membrane animale croit avec la densité de sa solution aqueuse. Ainsi, nous voyons dans cette expérience un liquide plus dense que l’eau et moins ascendant qu’elle dans les tubes capillaires, lequel cependant forme le courant d’endosmose ou le courant fort, tandis que l’eau qui lui est opposée forme le contre-courant d’exosmose ou le contre-courant faible. Ceci est contraire à tout ce que j’avais observé précédemment. La théorie que j’avais basée sur la différence de l’ascension capillaire des deux liquides opposés se trouve donc infirmée, ou du moins elle n’est plus d’une application générale. Quelle peut être la cause de ce nouveau phénomène ? Les membranes animales livreraient-elles plus facilement passage à une solution d’acide oxalique qu’à l’eau au travers de leur tissu ? C’est ce que j’ai recherché par les expériences suivantes.

La filtration d’un liquide par l’effet de la pesanteur au travers d’une lame poreuse dont les canaux capillaires sont très-petits, n’est facilement appréciable que lorsque la face