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DE M. CHAPTAL


Enfin parurent ces anciennes et fameuses Universités qui eurent pour système[1], l’instruction confiée aux prêtres ; pour devise, le respect de l’autorité, que cette autorité fût Aristote ou Descartes ; et pour terme de leur long règne, l’esprit philosophique du xviie siècle.

La loi de l’an iv est cet esprit philosophique porté dans les écoles.

Profitant des travaux successifs de l’Assemblée constituante, de l’Assemblée législative, de la Convention nationale, méditant surtout cette admirable loi de l’an iv[2], base de tout ce qui a été fait jusqu’ici de décidément utile pour l’Instruction publique, M. Chaptal pénètre plus avant encore dans le détail, dans le mécanisme de l’enseignement ; et, sous ce rapport du moins, son ouvrage devient, à son tour, digne d’être médité par le législateur et le philosophie.

Cette facilité pour le travail, cette raison élevée, ce coup d’œil pratique, ne pouvaient manquer de frapper le Premier Consul. Aussi, quelques mois après son entrée au Conseil d’État, M. Chaptal était-il ministre de l’intérieur.

Ce ministère, réunissait alors les manufactures, le commerce, l’agriculture, les beaux-arts, l’instruction publique, semblait fait pour lui. Du moment où il l’occupa, tout y reçut une impulsion nouvelle. Dix années de troubles inté-

  1. Sinon exclusif, du moins dominant.
  2. Présentée par M. Daunou. « C’est, osons l’avouer, dit M. Chaptal lui-même, la Convention nationale qui a posé, sans restriction, la base de l’instruction, telle qu’elle existe aujourd’hui (1801). »
T. XV. Hist. 1835.
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