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ÉLOGE HISTORIQUE

sulfurique avec de l’alumine pour former de l’alun ; et cependant il n’en était rien.

Une observation déjà fort ancienne, dans les fabriques d’alun, avait appris que, pour produire les beaux cristaux de l’alun des arts, il était indispensable d’ajouter une certaine quantité de potasse ou d’ammoniaque. La question était donc de savoir quel pouvait être le rôle de ces alcalis dans cette production.

Bergman avait supposé qu’ils servaient à saturer un excès d’acide ; et il se trompait. M. Chaptal reconnut qu’ils concouraient d’une manière beaucoup plus active, d’une manière essentielle, à la cristallisation de l’alun ; et par là il mit sur la voie de la découverte si précieuse de la véritable composition des aluns employés dans les arts : composition que l’on devait connaître quelques années plus tard, et avec un détail complet, par deux beaux mémoires, l’un de M. Chaptal lui-même, et l’autre de M. Vauquelin ; mais ces deux derniers mémoires ne sont que de l’année 1797, et celui de M. Chaptal, que je viens de rappeler, celui où se trouve le premier germe des découvertes contenues dans les deux autres, est de 1788.

Écrivant ici une histoire beaucoup plus qu’un éloge, nous ne cherchons que la vérité ; nous respectons, nous honorons également deux gloires chères à l’Académie et à la France ; nous nous bornons à démêler, avec scrupule, ce qui appartient à chacune d’elles.

Parvenu à connaître le vrai rôle que jouent la potasse et l’ammoniaque dans la formation de l’alun, M. Chaptal put aussitôt, c’est-à-dire dès 1788, produire cet alun avec facilité, avec abondance ; et la France, où les mines de cette substance