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ELOGE HISTORIQUE

des faits ; et dès lors un monde nouveau est acquis aux recherches de la science.

Toute l’antiquité crut qu’il n’y avait qu’une seule espèce d’air, l’air qui constitue l’atmosphère ; et cet air, elle le regarda comme un corps simple, comme un élément. Ce n’est qu’au dix-septième siècle que Van-Helmont et Boyle commencent à soupçonner l’existence de certaines substances gazeuses ou aériformes, distinctes de l’air commun.

Enfin, en 1755, Black découvre un véritable air nouveau l’air fixe, qu’on a nommé depuis gaz acide carbonique.

En 1766, Cavendish découvre l’air inflammable, nommé depuis gaz hydrogène.

En 1774, Priestley découvre l’air phlogistiqué ou azote ; Schéele et lui, l’air déphlogistiqué ou oxygène[1].

Presque aussitôt, Schéele, Priestley, Lavoisier démontrent que l’air commun, l’air atmosphérique, n’est qu’un mélange de ces deux-là, l’oxygène et l’azote ; Cavendish, que l’eau n’est qu’une combinaison d’hydrogène et d’oxygène ; Berthollet, que l’ammoniaque n’est qu’une combinaison d’azote et d’hydrogène.

Il n’y a donc pas une seule espèce d’air, il y en a plusieurs ; l’air, l’eau ne sont donc pas des éléments ; et les vrais éléments eux-mêmes, ces éléments qui constituent l’air, l’eau, ces substances simples, ces ressorts primitifs des choses, sont enfin trouvés.

  1. Cette partie de l’air qui, dans les expériences de Bayen, se fixait ou s’unissait aux métaux, pendant leur combustion, en augmentant leur poids ; que Schéele nommait air du feu, c’est-à-dire de la combustion, et que Priestley démontra être la seule partie respirable de l’air commun ou atmosphérique.