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et diminuent plutôt qu’ils n’augmentent avec la grosseur du calibre, suivent, par rapport aux vitesses de projection, une marche de décroissement analogue à celle des hauteurs de noyaux.

Selon MM. Piobert et Morin, l’aspect brillant et fibreux des surfaces de fracture dont il a été parlé, ne serait qu’un simple effet mécanique et nullement le résultat d’une espèce d’affinage qu’aurait subi la pellicule externe de la fonte, par suite de la haute élévation de température produite par le froissement des parties ; ils n’ont point d’ailleurs essayé de déterminer cette température ou plutôt la chaleur spécifique qui s’y rapporte, par des procédés directs ; mais, ayant eu occasion de remarquer que, lors des plus fortes charges de poudre, répondant à des vitesses de 5 à 6 cents mètres par seconde, les bords tranchants des diverses enveloppes de noyaux se coloraient en bleu, ils ont estimé, d’après des indications un peu incertaines du métallurgiste allemand Karsten, que cette température devait être voisine de 600° centigrades. Nous ne devons pas dissimuler que cette évaluation a paru, à l’un de nos savants confrères dont la compétence ne saurait ici être contestée, tout au moins exagérée et mériter une vérification ultérieure ; nous émettrons aussi, à ce sujet, le vœux que les auteurs saisissent la plus prochaine occasion d’observer, par un tir de nuit, les effets remarquables de lumière qui doivent être produits par le choc des boulets contre les masses métalliques de différentes natures.

Les effets de rupture qui viennent d’être signalés, la formation et le glissement successifs des enveloppes de noyaux, suffisent pour convaincre que les boulets perdent, aux environs du point choqué, la majeure partie de leur force d’élas-