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préciera facilement la portée d’application à la pratique de l’artillerie : c’est que, pour faire brèche à un rempart, dans des circonstances données, il faut consommer à très-peu près la même masse de poudre ou le même poids de boulets, avec des pièces du calibre de 16 et de 24, tirées aux charges de guerre ordinaires. Et, en effet, on sait, d’après les expériences de Hutton, qu’entre certaines limites, les forces vives imprimées aux boulets, dans de telles pièces, sont sensiblement proportionnelles aux charges de poudre.

Les faits déjà signalés et qui sont relatifs aux volumes des petites impressions des corps durs dans les milieux ductiles, peuvent être aussi considérés comme une conséquence du même principe ; car les effets se réduisent ici sensiblement à la production du vide qui est dû au travail des pressions développées. Or, les résultats des tableaux ci-dessus mentionnés ont permis à MM. Piobert et Morin de vérifier ces faits pour les plus grandes vitesses des projectiles et des milieux, tels que le roc, la maçonnerie et les terres, dans tous les cas, assez rares il est vrai, où le relèvement du vide apparent n’a pas laissé trop d’incertitude. Mais il n’en a pas été ainsi des bois, qui donnent lieu à des effets très-irréguliers, et dont, comme on l’a vu, la majeure partie de l’impression disparaît après le passage du boulet, en raison de la force de ressort conservée par les fibres non rompues ; les auteurs ont dû substituer au vide effectif, celui qui répond à la course du boulet dans l’intérieur du milieu, et ici encore le rapport de la force vive au volume du vide ainsi mesuré est demeuré sensiblement constant ; ce qui confirme de la manière la plus satisfaisante, pour les bois de chêne et de sapin, les résultats de l’ancienne théorie et des anciennes expériences, qui d’ailleurs ont conduit à des valeurs de ce rapport beau-