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culières[1]. Du reste, les résultats dont il s’agit et qui se trouvent rapportés dans le travail dont nous sommes chargés de rendre compte à l’Académie, ont été vérifiés directement et pour ainsi dire rigoureusement, par M. Morin, à l’aide d’ingénieux moyens d’expérimentation décrits dans un autre Mémoire présenté l’an dernier, et qui a été jugé digne d’être inséré dans le tome VI du Recueil des savants étrangers. L’auteur conclut, en effet, de ses expériences, que pour les faibles vitesses ou hauteurs de chute des projectiles sphériques en fonte, et pour des milieux de consistances diverses, tels que le sable, les glaises plus ou moins molles, la résistance est 1° indépendante de la vitesse variable du mouvement ; 2° proportionnelle, en chaque instant, à l’amplitude des impressions, c’est-à-dire à l’aire interceptée, à cet instant, dans la sphère mobile, par le plan indéfini qui limite extérieurement le milieu, et dont la direction est supposée perpendiculaire à celle du choc.

  1. Depuis la lecture de ce rapport à l’Académie, nous avons eu connaissance d’un article sur la théorie de la résistance des corps mous, inséré dans le tome 3 des Mémoires de l’Académie de Padoue (année 1809, p. 313), et dans lequel l’abbé Daniel Francesconi entreprend la critique de la théorie du choc de D. Juan, dont il démontre même l’identité, en plusieurs points principaux, avec celle qu’Euler inséra, dès 1738, dans le tome V des Commentaires de l’Académie de Saint-Pétersbourg, pour l’année de 1730 à 1731. L’auteur fait voir que les notions admises, par D. Juan, sur la force de percussion, pèchent contre le principe de l’action égale et contraire à la réaction, et que la résistance à la pénétration ne saurait être supposée constante dans le cas des corps mous. Il aperçoit même très-bien que l’agrandissement du vide de l’impression, qui succède au passage du projectile dans chaque partie du milieu et qu’il nomme impression posthume, est un résultat nécessaire du mouvement latéral imprimé aux molécules de ce dernier ; mais ce qu’il propose de substituer à l’ancienne théorie du choc n’est ni moins obscur ni moins dénué de fondement.