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encore s’écarter de la théorie. En discutant les observations de Lahire, de Flamsteed, de Bradley, de Maskeline, faites à la fin du xviie siècle, au milieu et à la fin du xviiie, M. Burg a trouvé des différences qui ont paru indiquer, dans la longitude moyenne de notre satellite, l’existence d’une inégalité à longue période. La seule perturbation de cette espèce qui puisse provenir de l’action directe du soleil sur la lune, est une certaine inégalité dont la période serait de 184 ans et qui aurait pour facteur un produit du 10e ordre ; à cause de la petitesse de cet ordre de quantités, on s’est dispensé d’entreprendre la recherche extrêmement pénible du coefficient de cette inégalité, que l’on a jugée devoir être insensible il ne m’a pas semblé que cela fût entièrement hors de doute ; car, d’un autre côté, cette inégalité augmenterait dans un très-grand rapport, à raison du trèspetit diviseur élevé au carré qu’une partie de son coefficient acquerrait par deux intégrations successives. Mais j’ai démontré, comme on le verra dans ce Mémoire, qu’aucun terme du développement de la fonction perturbatrice, due à l’action du soleil, ne contient l’argument relatif à cette inégalité à longue période, qui ne peut pas, par conséquent, résulter de cette action. Il est facile de s’assurer que l’action directe des planètes sur la lune ne saurait non plus donner lieu, dans le mouvement du satellite, à aucune inégalité à longue période. Mais M. Airy ayant trouvé récemment que l’action de Vénus sur la terre produit, dans le mouvement apparent du soleil, une inégalité sensible dont la période est de 240 ans, cette inégalité, en tant qu’elle affecte l’excentricité de l’orbite solaire, doit se trouver aussi dans l’équation séculaire de la lune, et produire, dans sa longitude