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tion, un mouvement progressif du périgée, de moitié plus petit que celui qui résultait de l’observation. On sait qu’il en conclut d’abord que la loi de la pesanteur universelle devait être modifiée, et qu’il fallait ajouter à l’attraction de la terre sur la lune, qui produit le mouvement elliptique du satellite, un terme variable dans un plus grand rapport que la raison inverse du carré des distances. Buffon soutint l’opinion contraire, qu’il appuya sur des considérations métaphysiques ; Clairaut y fut bientôt ramené par des raisons plus concluantes ; et il reconnut qu’une seconde approximation donne à peu près l’autre moitié du mouvement du périgée qui avait échappé à la première. Sur ce point, on a poussé maintenant l’approximation bien plus loin que Clairaut dans sa Théorie de la lune, et que Laplace, dans la Mécanique céleste aujourd’hui, le mouvement progressif du périgée de la lune, aussi bien que celui du noeud de son orbite, calculés par M. Damoiseau et par M. Plana, ne different pas de l’observation, d’un vingt millième de leurs grandeurs respectives. Après la difficulté relative au mouvement du périgée, il s’en est présenté une autre qui a arrêté les géomètres plus long-temps que la précédente. Je veux parler de l’accélération du moyen mouvement de la lune, remarquée d’abord par Halley, et confirmée depuis par d’autres observateurs. Cette perturbation semblait ne pouvoir pas résulter de l’action du soleil sur la lune ; et l’on fut tenté de l’attribuer à la résistance de l’éther, ou bien à la non instantanéité de l’action de la pesanteur, qui devrait se propager, pour produire ce phénomène, avec une vitesse plusieurs millions de fois supérieure à celle de la lumière. La question avait été mise au concours par l’ancienne Aca-