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ce qui demeurera fondamental dans toutes les recherches ultérieures, ce sont ses observations sur les coquilles et sur les polypiers, soit pierreux, soit flexibles : la sagacité avec laquelle il en a circonscrit et caractérisé les genres, d’après des circonstances de forme, de proportion, de surface et de structure, choisies avec jugement et appréciables avec facilité ; la persévérance avec laquelle il en a comparé et distingué les espèces, en a fixé la synonymie, leur a donné des descriptions détaillées et claires, ont fait successivement de chacun de ses ouvrages le régulateur de cette partie de l’histoire naturelle. C’est principalement d’après lui que ceux qui ont écrit sur la même matière, ont nommé et distribué leurs espèces ; et encore à présent sur les éponges, par exemple, sur les alcyons et sur plusieurs genres de coraux, ce serait vainement que l’on chercherait ailleurs une instruction plus complète que dans son Histoire des animaux sans vertèbres. Une branche de connaissances à laquelle il a donné surtout une vive impulsion, c’est celle des coquilles enfouies dans les entrailles de la terre. Depuis plus d’un siècle que l’on avait renoncé à l’idée chimérique qui en attribuait l’origine aux forces plastiques de la nature minérale, elles avaient fixé l’attention des géologues ; on sentait que la comparaison de celles qui appartiennent aux diverses couches et leur rapprochement avec celles qui vivent aujourd’hui dans les différentes mers, pouvaient seules donner quelque lumière sur cet immense phénomène, le plus obscur peut-être des mystères de la nature morte ; mais à peine cette comparaison avait-elle été essayée sur un petit nombre, et toujours elle avait été faite fort superficiellement. Leur