Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 13.djvu/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

servait avant lui, et la justesse de cette vue ne tarda point à être confirmée par des observations qui prouvèrent qu’une classe entière de ces animaux a le sang rouge. Une nouvelle classification fondée sur leur anatomie venait d’être publiée en 1795 : il l’adopta en grande partie en 1797[1], et la substitua à celles de Linnæus et de Bruguière, qui avaient fait d’abord la base de ses cours ; depuis lors il la modifia de diverses manières, sans l’altérer entièrement[2]. Ses connaissances anatomiques lui permettaient peu d’avoir à cet égard

  1. Voyez le tableau inséré à la page 314 de ses Mémoires de physique et d’histoire naturelle, et la note qui y est jointe, seul témoignage qu’il ait laissé de la source où il avait puisé. Ce tableau diffère de la distribution en question, seulement en ce qu’il établit une classe des radiaires qui ne peut pas subsister, et en ce qu’il laisse les crustacés avec les insectes, réunion dont il s’est départi depuis.
  2. Dans son système des animaux sans vertèbres, en 1810(a), il adopta la classe des crustacés et créa celle des arachnides, d’après quelques observations qui lui avaient été communiquées sur le cœur et les sacs pulmonaires des araignées. — En 1802, dans ses Recherches sur l’organisation des corps vivants(b), il admet la classe des annélides, établie, ainsi qu’il le reconnaît page 24, sur mes observations touchant leurs organes circulatoires et la couleur de leur sang. — En 1809, dans sa Philosophie zoologique(c), il fait deux classes de plus, les infusoires, démembrés des polypes, et les centripèdes, démembrés des mollusques. C’est aussi là que pour la première fois il présente les animaux dans l’ordre inverse de leur organisation, en commençant par les plus simples.

    Il conserve cet ordre et cette distribution dans l’Extrait de son cours publié en 1812(d), et de plus il y répartit les classes des animaux en trois grandes divisions, les apathiques, les sensibles et les intelligents.

    C’est sur ce plan qu’est rédigée sa grande histoire des animaux sans vertèbres, commencée en 1815(e).

    (a). Système des animaux sans vertèbres, ou Tableau général des classes, des ordres et des genres de ces animaux, présentant leurs caractères essentiels, et leur distribution d’après la considération de leurs rapports naturels et de leur organisation, et suivant l’arrangement établi dans les galeries du Muséum d’histoire naturelle, parmi leurs dépouilles conservées ; précédé du Discours d’ouverture du cours de zoologie donné dans le Muséum, l’an VIII de la république. 1 vol. in-8o, Paris, an IX.
    (b). Vid. Supp., p. 36.
    (c). Philosophie zoologique, ou Exposition des considérations relatives à l’histoire naturelle des animaux, à la diversité de leur organisation et des facultés qu’ils en obtiennent, aux causes physiques qui maintiennent en eux la vie, et donnent lieu aux mouvements qu’ils exécutent ; à celles qui produisent, les unes le sentiment, et les autres l’intelligence de ceux qui en sont doués. 2 vol. in-8o, Paris, 1809.
    (d). Extrait du cours de zoologie du Muséum d’histoire naturelle, sur les animaux sans vertèbres, présentant la distribution et la classification des animaux, les caractères de ces principales divisions et une simple liste des genres. 1 vol. in-8o, Paris, 1812.
    (e). Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, présentant les caractères généraux et particuliers de ces animaux, leur distribution, leurs classes, leurs familles, leurs genres et la citation des principales espèces qui s’y rapportent ; précédée d’une Introduction, offrant la détermination des caractères essentiels de l’animal, sa distinction du végétal et des autres corps naturels ; enfin, l’exposition des principes fondamentaux de la zoologie. 7 vol. in-8o, Paris, 1815 à 1822. C’est l’ouvrage capital de M. de Lamarck sur la zoologie. Une partie du sixième et tout le septième volume ont été rédigés par sa fille d’après ses cahiers. Dans le sixième, les mytilacés, les malléacés, les pectinides, les ostracés sont de M. Valenciennes. Les cinq premiers sont écrits par M. de Lamarck lui-même, aidé pour les insectes des avis de M. Latreille.