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mais les eaux courantes qui les sillonnent de toute part, portant leurs matériaux dans le bassin des mers, et ce bassin, se recreusant toujours, les rejette nécessairement de quelque côté ; de là résulte un mouvement général, une transposition constante de l’Océan qui a peut-être fait déjà plusieurs fois le tour du globe ; et cette transposition ne peut se faire sans que le centre de gravité du globe se déplace, ce qui, selon M. de Lamarck, irait jusqu’à déplacer l’axe lui-même et à changer la température des différents climats ; que si rien de tout cela ne peut être saisi par l’observateur, c’est à cause de l’excessive lenteur de ces opérations ; c’est toujours le temps qui est un des facteurs nécessaires de toutes choses ; le temps sans borne, qui joue un si grand rôle dans la religion des mages, n’en joue pas un moins grand dans toute cette physique de M. de Larmarck, et c’était sur lui qu’il se reposait pour calmer ses propres doutes et pour répondre à toutes les objections de ses lecteurs.

Il n’en fut plus de même lorsqu’il se hasarda à faire une application de ses systèmes à des phénomènes susceptibles d’être appréciés dans des intervalles prochains ; il eut promptement occasion de se convaincre à quel point la nature se plaît à se montrer rebelle aux doctrines conçues a priori. L’atmosphère, selon lui, pourrait se comparer à la mer : elle a une surface, des vagues, des tempêtes ; elle doit avoir aussi son flux et son reflux ; la lune doit la soulever comme elle soulève l’Océan : ainsi, dans les zones tempérées et froides, le vent, qui n’est que la marée de l’atmosphère, doit beaucoup dépendre de la déclinaison de la lune ; il doit souffler de préférence vers le pôle dont elle s’approche, et, suivant que dans cette direction, pour arriver en chaque lieu,