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Quant à la vie, cause unique de tous les composés, mère, non-seulement des animaux et des végétaux, mais de tous les corps qui occupent aujourd’hui la surface de la terre, M. de Lamarck, dans ces deux premiers ouvrages, convenait encore que tout ce que nous en savons, c’est que les êtres vivants viennent tous d’individus semblables à eux, mais qu’il nous est impossible de connaître la cause physique qui a donné la naissance au premier de chaque espèce.

À ces deux écrits, il en joignit un dans la forme polémique, sa réfutation de la théorie pneumatique[1], où il provoquait en quelque sorte au combat les nouveaux chimistes, se figurant, comme tant d’autres auteurs de systèmes, que c’était pour le faire oublier qu’ils gardaient le silence, et ne doutant point, s’il parvenait seulement à les engager dans la lice, qu’il n’en triomphât aisément, et que le public, éveillé par l’éclat de la dispute, n’adoptât avec promptitude un système dont à peine il parviendrait autrement à lui faire apprendre l’existence.

À son grand regret, cette réfutation n’obtint pas plus de réponse que son exposition n’avait obtenu d’attaque ; personne ne la crut nécessaire ; et, en effet, il était trop sensible que tout cet édifice ne reposait que sur deux assertions éga-

  1. Réfutation de la théorie pneumatique, ou de la nouvelle doctrine des chimistes modernes, présentée article par article, dans une suite de réponses aux principes rassemblés et publiés par le C. Fourcroy, dans sa Philosophie chimique ; précédée d’un Supplément complémentaire de la théorie exposée dans l’ouvrage intitulé : Recherches sur les causes des principaux faits physiques, auquel celui-ci fait suite et devient nécessaire. Paris, 1796, 1 vol. in-8o.