Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 13.djvu/156

Cette page n’a pas encore été corrigée

6,5 Ménonxa

sensiblement nulle, les teintes résultantes de la circularité de la polarisation demeuraient rigoureusement constantes, de sorte que lïnégal éloignement des particules efficaces n’avait aucune influence sur ces effets. Delf1 je dus conclure que l’action ainsi exercée par les liquides dont il siagit était une action moléculaire, c’est-a-dire exercée par leurs dernieres particules, et uniquement dépendante de leur constitution individuelle, sans aucune relation avec les positions de ces particules entre elles, ni avec leurs mutuelles distances, non plus qu’avec leur état de repos ou de mouvement. Je confirmai ces résultats en suivant une des substances dont il sagit, l’essence de térébenthine, depuis l’état solide qu’elle prend dans sa combinaison avec l’acide hydrochlorique, jusques et y compris l’état de vapeur ; et tous ces phénomènes réunis me parurent établir d’une manière irrécusable qu’en effet dans les substances dont il s’agit l’action rotatoire était moléculaire, ainsi que je l’ai plus haut exprimé. Malheureusement les substances qui m’avaient présenté cette

singulière propriété étaient en très-petit nombre. L’huile de térébenthine, et une certaine huile essentielle de laurier pour la rotation vers la gauche ; l’huile de citron, le sirop de sucre et la dissolution alcoolique de camphre naturel pour la rotation vers la droite, étaient, avec le cristal de roche, les seuls corps où ces résultats me fussent connus ; et je ne sache pas que depuis on y en ait ajouté d’autres. S’ils suffisaient pour établir les lois de cette action, ils laissaient beaucoup a désirer relativement à la connaissance des conditions chimiques et physiques de composition et de constitution qui déterminent l’existence de pareilles propriétés. Cette limitation tenait il la nature des caractères dont j’avais besoin alors pour reconnaître l’existence de la rotation.,