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contient l’histoire plus détaillée, avec des descriptions soignées, des recherches critiques sur leur synonymie, et beaucoup d’observations intéressantes sur leurs usages ou sur les particularités de leur organisation. Tout n’est pas original, tant s’en faut, dans ces deux écrits ; mais le choix des figures est fait avec intelligence, les descriptions sont tirées des meilleurs auteurs, et il ne laisse pas d’y en avoir un assez grand nombre qui portent sur des espèces et même sur quelques genres inconnus auparavant.

On peut s’étonner que M. de Lamarck, qui jusque-là ne s’était presque occupé de la botanique qu’en amateur, se fût mis si vite en état de produire un ouvrage aussi considérable, et où les végétaux les plus rares étaient présentés et discutés. C’est que, du moment où il l’eut entrepris, il y mit l’ardeur de son caractère, ne s’occupant que de plantes, les cherchant dans tous les jardins, dans tous les herbiers ; passant les jours chez tous les botanistes qui pouvaient lui en communiquer, mais principalement chez M. de Jussieu, dans cette maison où depuis plus d’un siècle une hospitalité savante accueille avec une égale bienveillance tous les hommes qui se livrent à la science aimable des végétaux. Quelqu’un arrivait-il à Paris avec des plantes, il pouvait être sûr que le premier qui le visiterait serait M. de Lamarck ; cet empressement lui valut un des plus beaux présents qu’il eût pu désirer. Le célèbre voyageur Sonnerat, revenu pour la seconde fois des Indes en 1781, avec de grandes richesses en histoire naturelle, s’imaginait voir accourir à lui tous ceux qui cultivaient cette science ; ce n’était pas à Pondichéry ou aux Moluques qu’il avait pu se faire une idée du tourbillon qui trop souvent dans cette capitale entraîne les savants autant