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ÉLOGE
de
SIR HUMPHRY DAVY,
Par M. le Bon CUVIER.
Lu à l'Académie des Sciences le 26 Juillet 1830[1].

UN célèbre académicien, parvenu de l’état le plus humble, aux hautes dignités de l’église et de la littérature, disait, le jour de sa réception à l’Académie : « S’il se trouve dans cette assemblée un jeune homme né avec l’amour du travail, mais isolé, sans appui, livré au découragement, et si l’incertitude de sa destinée affaiblit dans son âme le ressort de l’émulation, qu’il jette les yeux sur moi dans ce moment et qu’il ouvre son cœur à l’espérance. » Est-il en effet un spectacle plus fait à la fois pour toucher, pour encourager, que celui du mérite perçant à force de constance, l’obscurité qui le couvre, surmontant les barrières que le malheur lui oppose, se faisant reconnaître par degrés de ses contemporains, arrivant enfin avec leurs justes applaudissements à tous les avantages que nos sociétés peuvent dispenser à ceux qui les servent.

  1. Imprimé pour la première fois en décembre 1832.