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gnoires publiques, et que leur nombre s’y élève aujourd’hui à près de quatre mille.

L’abondance et le bas prix de l’eau amèneront toujours l’abaissement du prix des bains. Il n’y a guère d’établissements où l’on ne puisse maintenant en prendre au prix de 75 centimes. Le prix en est porté à 1 franc et à franc 25 centimes dans un petit nombre de maisons ; enfin il n’en existe plus que trois où le prix de certains bains se maintienne encore au-dessus de 2 francs.

Cependant, est-ce uniquement à l’abaissement du prix de l’eau que l’abaissement du prix des bains doit être attribué ? Cette question mérite d’être examinée ; nous allons essayer de la résoudre.

Comparons d’abord les prix actuels de nos bains publics aux prix auxquels ils étaient fixés sous le règne de Louis IX.

Nous avons dit plus haut qu’à cette époque le prix du simple étuvage était de 2 deniers, et celui du bain complet de 4 deniers parisis. Nous avons ajouté que ce denier équivalait à 9 centimes 8/10.

Cela signifie que, si dans un marc d’argent au titre de 4 deniers 12 grains, qui vaudrait aujourd’hui 20 fr. 39 centimes, on taillait, comme au temps de Louis IX, deux cent vingt-une pièces de billon qui seraient des deniers parisis, chacune de ces pièces vaudrait 9 centimes 8/10, et par conséquent que le prix du bain de 4 deniers équivaudrait à 39 centimes 2/10.

Mais cela ne veut pas dire qu’avec 39 centimes 2/10 de notre monnaie d’aujourd’hui on puisse se procurer la même quantité de certaines denrées de première nécessité qu’on pouvait s’en procurer, dans le XIIIe siècle, avec 4 deniers