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points, ou ramolli, percé et même plus ou moins détruit par quelque érosion, dans une assez grande étendue, surtout après l’écoulement arthritique d’une liqueur blanchâtre, plus ou moins glutineuse, qui en transsude pendant ou après les violents accès ; la peau étant souvent ulcérée, gonflée et rougie dans les parties les plus saillantes des articulations, ou au bout des doigts des mains et des pieds, entre et sous les ongles.

Le tissu cellulaire sous-cutané est quelquefois détruit jusqu’aux ligaments et aux membranes de l’articulation tandis que d’autres fois il reste plein de matières épaissie : phosphatiques plus ou moins couenneuses.

Les membranes des articulations, dont l’une est externe et ligamenteuse, beaucoup plus forte et plus épaisse que l’interne, laquelle est plus mince, forment un sac complet qui contient la synovie, fluide qui est sécrété et excrété principalement par la membrane interne. Ces deux membranes disons-nous, d’une structure très-différente, sont chez les goutteux, plus ou moins rouges, enflammées, surtout l’interne.

La synovie est elle-même ordinairement plus épaisse[1] : elle contient quelques concrétions granuleuses pareilles à celles du phosphate de chaux mêlé à d’autres substances.

J’ai plusieurs fois reconnu dans quelques malades, des érosions, avec plus ou moins de destruction dans les corps cartilagineux, et même dans les os de l’articulation ; de sorte qu’il ne me paraît nullement douteux que la goutte n’ait le plus souvent son siége immédiat et primitif dans les articu-

  1. Voyez les ouvrages de Bergen, de Contulus, cités plus bas.