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avant qu’elle eût été régularisée par l’assainissement du sol, par un cours mieux distribué des eaux, et par tous les miracles de l’industrie humaine, il y a eu progrès constant et persévérance relativement aux changements survenus : plus de corrections possibles comme par une saison succédant à une saison, mais au contraire modifications constamment progressives. Dès-lors la terre a eu les animaux de ses âges différents, d’abord ceux de première époque que nous appelons les antédiluviens, puis ceux des terrains tertiaires, et successivement enfin les êtres de la zoologie actuelle.

Ce n’est pas là qu’est pour nous la difficulté : l’évidence de ces raisonnements satisfait notre raison. Ce que nous ne comprenons point encore, et par conséquent ce qu’il faut présentement chercher, c’est, comment sous le pouvoir de la physique contemporaine et de faits analogues, la mutation de l’organisation est réellement possible, comment elle fut et doit avoir été autrefois praticable. Je vais, par ce qui suit, chercher à soulever ce voile.


    animaux domestiques de l’Europe vers les espèces sauvages qui en sont la souche.

    Telles sont quelques-unes des considérations qui ont servi de base à un Mémoire que j’ai publié en 1828 parmi ceux du Muséum d’histoire naturelle, t. XVII, p. 209, mémoire où j’examine dans quels rapports de struoture organique et de parenté sont entre eux les animaux des âges historiques et vivant actuellement, et les espèces antédiluviennes et perdues. C’était, comme dans l’écrit que je publie présentement, un doute que je me permettais et que je reproduis au sujet de l’opinion régnante, savoir : que les animaux fossiles n’ont pu être la souche de quelques-uns des animaux d’aujourd’hui. Consultez sur cette proposition le Chapitre consacré à établir que les espèces perdues ne sont pas des variétés des espèces actuellement vivantes. Oss. Foss., édition de 1821 : Discours préliminaire, p. 63.