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§ VI.

1. Par tout ce qui précède, on voit : 1o que les épanchements ne produisent les effets de la compression du cerveau qu’autant qu’ils dépassent une certaine limite ; 2o qu’il faut qu’ils dépassent cette limite pour surmonter la force de ressort propre du tissu cérébral ; 3o qu’ils ne surmontent, même parvenus à cette limite, cette force de ressort qu’autant qu’ils sont comprimés par le crâne ou la dure-mère ; et 4o que l’ablation du crâne et de la dure-mère détruit par elle seule, ou indépendamment de leur évacuation (c’est-à-dire, par cela seul qu’elle enlève et la voûte cranienne et la région supérieure de la dure-mère, car le crâne ne comprime que par sa voûte, comme la dure-mère par sa région supérieure), l’action compressive des épanchements.

2. On voit, en outre, que trois agents distincts concourent à l’action compressive des épanchements : 1o La force impulsive des organes circulatoires qui poussent le sang entre le cerveau et le crâne ou la dure-mère ; 2o la résistance du crâne et de la dure-mère ; et 3o la résistance propre du cerveau ; et l’on voit que, de ces trois agents, la résistance propre du cerveau étant le plus faible, le résultat définitif doit être, comme je viens de le dire, l’affaissement ou la compression, en d’autres termes, l’altération, la lésion du cerveau ; car toute compression qui agit, agit comme lésion.

3. Ainsi, les épanchements n’agissent que par compression ; et ils ne compriment le cerveau qu’étant comprimés par le crâne ou la dure-mère ; et ils ne peuvent être com-