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consécutifs, au contraire de ceux des blessures[1], qui sont toujours primitifs ou immédiats : grande règle de diagnostic établie, déja depuis long-temps, par le célèbre chirurgien Petit[2].

9. D’un autre côté, la nécessité que les épanchements dépassent une certaine limite pour produire la compression du cerveau, explique la divergence qui règne entre les opinions des savants, touchant l’action compressive de ces épanchements. Une opinion, aussi ancienne que générale, leur suppose la faculté de comprimer le cerveau ; une opinion nouvelle leur refuse cette faculté[3].

Or, on vient de voir que les épanchements ne déterminent pas la compression du cerveau d’une manière absolue, mais seulement en vertu de telle ou telle condition donnée, comme, par exemple, d’être parvenus à une certaine limite, et, parvenus à cette limite, d’être comprimés par le crâne ou la dure-mère ; et l’on conçoit que, soit dans les expériences, soit dans les observations des auteurs, les épanchements auront dû produire, ou non, la compression du cerveau, selon qu’ils se seront trouvés, ou non, soumis à ces conditions.

  1. Du moins en tant que blessures ; car l’inflammation, la suppuration, etc., qui succèdent aux blessures, ne sont pas les blessures mêmes.
  2. Voyez Petit, Œuvres chirurgie. On voit donc que trois caractères essentiels distinguent les effets des épanchements : 1o ces effets sont consécutifs, ou ils ne paraissent qu’après un certain temps ; 2o ils sont multiples, ou ils peuvent atteindre plusieurs parties ; et 3o ils sont progressifs, ou ils n’atteignent ces diverses parties que peu à peu et progressivement.
  3. Voyez les Recherches, déja citées, de M. Serres sur les apoplexies.