Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 11.djvu/356

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

6. Or, soit pour produire ce premier affaissement ; soit pour combler le vide qui en résulte ; soit pour surmonter complètement la force de ressort du cerveau par laquelle il tend sans cesse à reprendre son expansion naturelle ; il est évident qu’il faut nécessairement une certaine quantité de liquide, ou, en d’autres termes, que l’épanchement dépasse une certaine limite ; et il le faut d’autant plus que l’épanchement, par son poids seul, ne peut produire aucun de ces effets.

7. Ainsi, par exemple, si, après avoir mis toute la partie supérieure de l’encéphale à nu, on la recouvre d’éponges imbibées d’eau ; le poids de ces éponges et de cette eau surpasse incomparablement le poids de tout épanchement qui pourrait se former entre le crâne et le cerveau, long-temps avant qu’il survienne aucun des effets de la compression.

Ce n’est donc ni par leur poids seul, ni par leur poids même, que les épanchements déterminent les effets de la compression du cerveau mais parce que, poussés de toute la puissance des forces circulatoires entre le cerveau et ses enveloppes, et le cerveau résistant moins que ses enveloppes ; le résultat définitif ne peut être que la dépression ou l’affaissement du cerveau, c’est-à-dire de celle de ces parties qui résiste moins.

8. Mais, de ce que tout épanchement n’agit que passé une certaine limite, il s’ensuit qu’il lui faut un certain temps pour agir, par cela seul qu’il lui faut un certain temps pour atteindre cette limite ; et c’est là pourquoi les symptômes des épanchements sont toujours plus ou moins éloignés, ou