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3. Quant au second fait, il suffit pour en démêler la cause, de considérer que le cerveau possède une force de ressort ou de résistance ; et conséquemment que, pour que les effets de la compression surviennent, il faut d’abord que cette force de ressort soit vaincue.

4. Je ferai voir, dans un second Mémoire, que cette force de ressort, ou d’expansion[1], constitue l’une des propriétés les plus prononcées du tissu nerveux. D’ailleurs, les expériences les plus simples ne sauraient laisser aucun doute sur son existence.

5. Si, après avoir mis une partie de l’encéphale à nu, on comprime cette partie, non avec un bouchon, comme le faisait Saucerotte[2], mais avec le doigt ou la main : on reconnaît bientôt qu’il faut un certain effort de la part du doigt ou de la main sur la partie, pour déterminer, en la comprimant, les effets de la compression.

On reconnaît, en outre, que ces effets ne surviennent qu’autant que la partie éprouve déja un certain affaissement, ou déformation ; et qu’ainsi le cerveau est susceptible de céder ou de s’affaisser jusqu’à une certaine limite, avant d’être altéré au point que ses fonctions soient troublées[3].

  1. Je ne considère ici cette force de ressort ou d’expansion que comme un fait. On verra quelle est la nature de ce fait, ou le genre de cette force, dans un second mémoire.
  2. Prix de l’Académie royale de chirurgie.
  3. Limite qui peut être portée d’autant plus loin que la force qui produit l’affaissement agit d’une manière plus lente, comme dans les épanchements chroniques, séreux ou autres, par exemple ; mais il n’est question ici que des épanchements produits d’une manière subite.