Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 11.djvu/354

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

10. Ainsi donc, 1o les épanchements cérébraux, parvenus à une certaine limite, déterminent les effets nombreux et divers de la compression du cerveau ; et 2o ils ne déterminent ces effets que parvenus à cette limite.

§ V.

1. Deux faits sont donc à expliquer dans l’action mécanique de ces épanchements : l’un, pourquoi leurs effets sont multiples ; l’autre, pourquoi ils ne produisent ces effets que parvenus à une certaine limite.

2. Or, quant au premier fait, mes précédentes expériences ayant montré que chaque partie de l’encéphale a ses fonctions propres, et conséquemment aussi ses symptômes, car les symptômes ne sont que les fonctions troublées, il s’ensuit rigoureusement que, dans tout épanchement plus ou moins général, comme il y a plusieurs parties atteintes, il doit y avoir aussi plusieurs symptômes ou effets produits ; il s’ensuit encore que, selon que telle ou telle partie est plutôt ou plus tard atteinte, et elle l’est plus tôt ou plus tard, selon le lieu qu’occupe le siége primitif de l’épanchement, ce doit être tel ou tel effet qu’on observe d’abord ; il s’ensuit enfin que l’on peut toujours conclure, par chaque effet produit, le moment où l’épanchement, ou, plus exactement, l’action compressive de l’épanchement, atteint chaque partie distincte de l’encéphale par la perte des sens, la compression des lobes cérébraux ; par le désordre des mouvements, la compression du cervelet ; par les convulsions, la compression de la moelle alongée ; par la mort, la compression du point que j’ai nommé point vital et central du système nerveux.