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pression du cerveau ; et dès que, ou l’épanchement, ou le crâne étaient enlevés, je voyais, dans les cas du moins où la substance du cerveau n’avait pas été blessée, tous ces effets disparaître.

8. Une précaution essentielle, dans ces expériences, pour ne pas blesser la substance du cerveau par l’injection, est de n’opérer cette injection qu’entre le crâne et la dure-mère. Une seconde précaution est de diriger le jet du liquide vers les parois internes du crâne, et non vers le cerveau ; et encore, avec toutes ces précautions, on court toujours le risque de blesser plus ou moins la substance de cet organe.

Ainsi, ce procédé est défectueux parce qu’il complique, ou fait courir le risque de compliquer, plus ou moins, les épanchements par des lésions ; le procédé de l’ouverture des sinus est défectueux parce que les épanchements qu’il produit sont, presque toujours, insuffisants pour déterminer les effets de la compression cérébrale, et que, pour les rendre suffisants, on court encore le risque de compliquer les épanchements par des lésions. Le procédé par l’ouverture des artères, tel que je viens de l’exposer, n’a aucun de ces inconvénients ; il doit donc leur être préféré sous tous les rapports.

9. J’ai répété les expériences qu’on vient de voir, un si grand nombre de fois, sur des pigeons, sur des poules, sur des lapins, qu’il ne peut y avoir aucun doute sur leurs résultats ; résultats, d’ailleurs, par eux-mêmes, si nets, si évidents, et, s’il ’est permis de le`dire, qui éclairent d’un si grand jour l’une des lésions principales de l’organe le plus important de l’économie.