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telle, comme on a vu, que ces épanchements à peine produits s’interrompaient, et qu’il m’a toujours fallu les renouveler à plusieurs reprises. Cette difficulté doit fixer l’attention sous plus d’un rapport. Elle explique d’abord comment un médecin célèbre, dans ses belles et récentes recherches sur les apoplexies, a vu les épanchements, produits par l’ouverture des sinus de l’encéphale, n’être suivis d’aucun effet[1]. Elle dément ensuite cette opinion, qui n’en est pas moins peu fondée pour être fort ancienne, et qui regarde les hémorragies de ces sinus comme essentiellement funestes ; opinion déja combattue par Ridley, par Pott, par Lassus[2]. Mais elle montre, surtout et avant tout, la nécessité

  1. Voyez les Recherches de M. Serres sur les apoplexies.
  2. C’est en partie sur cette opinion, qui regarde les hémorragies des sinus comme funestes, qu’a été établie la règle de ne pas appliquer le trépan sur les sutures, particulièrement sur la suture sagittale sous laquelle le sinus longitudinal supérieur est placé. Cependant cette opinion, quelque générale qu’elle ait pu être, n’a jamais été universelle. Même à l’époque où, par l’adoption que semblait en avoir faite l’Académie de chirurgie, elle dominait avec le plus d’empire, Lassus, dans le Mémoire intéressant que je cite ici, et d’une dissertation savante, que Louis accompagna avait cherché à prouver, par le rapprochement de plusieurs faits, pris de divers auteurs, que l’hémorragie des sinus de l’encéphale était loin d’être aussi dangereuse qu’on le supposait d’ordinaire (Mémoires de l’Académie royale de chirurgie); et, déja avant lui, Pott n’avait pas craint de recourir à une large ouverture du sinus longitudinal, mis à découvert par une blessure, pour combattre un état d’insensibilité générale, déterminé par cette blessure (Pott, OEuvres chirur.). Enfin, Ridley, dans ses expériences curieuses sur les Mouvements des sinus, avait vu plusieurs fois les hémorragies de ces sinus s’arrêter d’elles-mêmes (Trans. phil.).

    Or, les expériences qu’on vient de voir montrent, en effet, qu’en géné-