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Je vis cette inégalité de l’effusion du sang se reproduire à l’ouverture du sinus longitudinal du cerveau, et être toujours d’autant plus marquée que les inspirations et les expirations étaient plus fortes, ou que la circulation était plus affaiblie. C’est sans doute à cette inégalité d’écoulement qui caractérise l’hémorragie des sinus de l’encéphale, qu’il faut rapporter l’erreur de Vésale et de quelques autres anatomistes, ses contemporains ou ses successeurs, qui supposaient ces sinus doués d’une force propre de pulsation.

Haller, qui est l’un de ceux qui ont le plus contribué à dissiper cette ancienne erreur, ne s’exprime pourtant pas tout-à-fait exactement quand il dit : « Le grand sinus de la faux, blessé, répand mollement son sang comme une veine[1]. » Il y a du moins cette différence qui explique l’erreur même que combattait Haller, que la veine, hors le cas particulier du pouls veineux, comme chacun sait, le répand par une effusion plus ou moins sensiblement uniforme, tandis que le sinus, se dégonflant et se gonflant alternativement pendant l’inspiration et l’expiration, le répand par une effusion plus ou moins inégale, comme je viens de le dire.

5. Je reprends le cours de mes expériences. On a pu remarquer avec quelle difficulté je suis parvenu, dans les deux précédentes, à produire, par l’ouverture des sinus de l’encéphale, des épanchements assez abondants pour déterminer les effets de la compression du cerveau ; difficulté

  1. Voyez Mémoires sur la nature sensible et irritable des parties du corps animal, tome I.