Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 11.djvu/346

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sieurs reprises. Mais enfin, dès qu’il eut atteint une certaine limite, je vis l’animal tomber tout-à-coup dans un désordre de plus en plus tumultueux de ses mouvements, désordre tout-à-fait pareil à celui qui suit les lésions de plus en plus profondes du cervelet. Bientôt à ce trouble des mouvements se joignit la perte de la vue ; des convulsions survinrent, et l’animal succomba dans ces convulsions.

3. Sur un second pigeon, je perçai dès l’abord le sinus longitudinal du cervelet ; et je le perçai, comme dans l’expérience précédente, à plusieurs reprises, jusqu’à ce que l’épanchement fut assez considérable ; et à chaque reprise, je bouchai le trou du crâne pour que l’épanchement se fît à l’intérieur ; et dès qu’il eut encore atteint une certaine limite, je vis de nouveau reparaître le désordre tumultueux des mouvements et les convulsions.

Mais cette fois-ci, dès que l’animal me parut sur le point d’expirer, j’enlevai la portion du crâne et de la dure-mère qui recouvre le cervelet ; et, sur-le-champ, l’épanchement, d’une part, n’étant plus comprimé par ces parties, et ne comprimant plus, à son tour, l’encéphale ; et, de l’autre, reprenant son cours extérieur, le désordre des mouvements et les convulsions cessèrent, et l’animal reprit, avec une rapidité singulière, toutes ses facultés.

4. Je viens de dire, à propos de l’ouverture du sinus longitudinal du cervelet, que le sang s’en écoulait par une effusion inégale, ou plus ou moins ralentie (suspendue même dans les cas où, soit par la perte du sang, soit par toute autre cause, la circulation est très-affaiblie) pendant l’inspiration, et renouvelée pendant l’expiration.