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beau le renouveler, il ne devint jamais assez considérable pour que l’animal éprouvât aucun effet sensible.

Je dis que je vis l’épanchement s’opérer ; en effet, dans la plupart des oiseaux, surtout dans le jeune âge, les os du crâne sont assez minces pour que l’on distingue, à travers ces os, la couleur de la dure-mère, celle du cerveau, celle des vaisseaux sanguins, celle du sang qui s’écoule : ce qui permet de suivre à l’oeil les progrès et la marche de l’épanchement.

2. L’épanchement produit n’étant pas assez considérable, comme je viens de le dire, je perçai, avec les mêmes précautions et pour ne pas blesser le cervelet sur lequel il repose, le sinus longitudinal postérieur ou cérébelleux. Celuici est beaucoup plus grand que le cérébral dans les oiseaux, particulièrement dans les pigeons ; aussi l’épanchement de sang qui résulta de son ouverture fut-il plus abondant.

Ce sinus étant ouvert, le sang s’épanchait au-dehors, et je le voyais tour-à-tour, ou comme refluer vers l’intérieur à chaque inspiration, ou s’écouler en nappe à l’extérieur à chaque expiration ; c’est-à-dire suivre exactement, dans son espèce de reflux et dans son écoulement, les deux mouvements alternatifs du cerveau qui, comme l’ont appris d’abord les expériences de Schligting, répétées depuis par tant de physiologistes, s’abaisse pendant l’inspiration et s’élève pendant l’expiration.

Tant que le sang s’écoula à l’extérieur, il ne parut aucun effet. Je bouchai le trou du crâne ; l’épanchement se fit dèslors à l’intérieur, mais il s’arrêta bientôt ; je le renouvelai, il s’arrêta encore, et il me fallut le renouveler ainsi à plu-