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vives et répétées de la tête faisaient sauter le caillot ou la croûte, et aussitôt le sang jaillissait au loin avec force ; et à peine le sang avait-il jailli que l’animal, plongé dans la stupeur, se réveillait brusquement et comme en sursaut, et que le désordre des mouvements et les convulsions cessaient.

Je remarquais que souvent, au moment où il se réveillait, l’animal poussait un cri perçant ; et que, presque toujours, il reprenait, avec une rapidité surprenante, dès que le sang avait jailli, ses mouvements et ses facultés.

10. Sans doute que ces effets, vingt fois reproduits dans le cours de mes précédentes expériences, suffisaient pour me montrer et quel est le genre d’action des épanchements, et quelles sont les conditions sous lesquelles cette action s’opère. Mais, entraîné par le récit de ces expériences et de leurs résultats immédiats, je n’avais pu développer alors, avec le détail convenable, le mécanisme de cette action. J’ai donc cru qu’il ne serait pas inutile de revenir sur le développement de ce mécanisme, et d’en faire l’objet particulier de quelques nouvelles expériences.

§ III.

1. Après avoir percé le crâne par un petit trou, sur un jeune pigeon, j’ouvris le sinus longitudinal supérieur du cerveau, avec précaution et de manière à ne pas blesser les lobes cérébraux entre lesquels ce sinus est placé.

Cela fait, je bouchai le trou du crâne ; et je vis aussitôt un épanchement de sang s’opérer entre le cerveau et ses enveloppes. Mais cet épanchement s’arrêta bientôt ; et j’eus