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mathématiques et physiques avaient déjà inventé, et qui sert de fondement à l’astronomie ; mais il a ajouté à cette science des découvertes capitales qui lui sont propres, et qui avaient échappé à tous ses prédécesseurs. Il a résolu, soit par ses propres méthodes, soit par celles dont Euler et Lagrange avaient indiqué les principes, les questions les plus importantes, et certainement les plus difficiles de toutes celles que l’on avait considérées avant lui. Sa constance a triomphé de tous les obstacles. Lorsque ses premières tentatives n’ont point eu de succès, il les a renouvelées sous les formes les plus ingénieuses et les plus diverses.

Ainsi l’on observait dans les mouvements de la lune une accélération dont on n’avait pu découvrir la cause. On avait pensé que cet effet pouvait provenir de la résistance du milieu éthéré où se meuvent les corps célestes. S’il en était ainsi, la même cause, affectant le cours des planètes, tendrait à changer de plus en plus l’ordre primitif. Ces astres seraient incessamment troublés dans leur cours, et finiraient par se précipiter sur la masse du soleil. Il serait nécessaire que la puissance créatrice intervînt de nouveau pour prévenir ou pour réparer le désordre immense que le laps des temps aurait causé.

Cette question cosmologique est assurément une des plus grandes que l’intelligence humaine puisse se proposer ; elle est résolue aujourd’hui. Les premières recherches de Laplace sur l’invariabilité des dimensions du système solaire, et son explication de l’équation séculaire de la lune, ont conduit à cette solution.

Il avait d’abord examiné si l’on pourrait expliquer l’accé-