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incompressibles de l’effet qui se rapporte aux fluides élastiques. Ils ont rappelé les recherches relatives à la pression qui a lieu dans les diverses parties d’un fluide incompressible coulant dans un vase, recherches qui sont dues à Daniel Bernoulli, et dont les résultats ont été confirmés par l’expérience. Ils ont fait également mention de la solution donnée par l’un d’entre eux pour le cas de l’écoulement d’un fluide élastique. On reconnaît par cet examen qu’il peut exister, dans l’intérieur du tuyau que parcourt le fluide, une pression inférieure à la pression atmosphérique dans deux cas, savoir : quand le fluide remplit entièrement les sections du tuyau et quand la veine de fluide jaillit sans toucher aux parois de ce tuyau. On conçoit, dans ce dernier cas, que le fluide qui s’écoule tend, par un effet de frottement, à entraîner l’air qui l’entoure, et qui est contenu entre la veine et la paroi, et que cet air ne peut se renouveler sans qu’il s’établisse dans le tuyau une pression un peu inférieure à la pression atmosphérique. C’est à ce dernier cas que paraissent appartenir les phénomènes observés par M. Clément, et qui ont été depuis reproduits par quelques autres physiciens.

À l’égard de l’influence que ces phénomènes peuvent avoir sur la sûreté des appareils dans lesquels on produit la vapeur aqueuse, les commissaires ont remarqué que la production des effets dont il s’agit supposait certaines proportions dans les parties de l’appareil, et certaines relations entre le poids dont la soupape est chargée, l’adhésion qui s’établit entre les bords de l’orifice et la soupape, et l’excès momentané de force élastique acquis par la vapeur. Les limites dans lesquelles ces effets peuvent avoir lieu ne sont pas assez bien déterminées pour que l’on puisse aujourd’hui apprécier la probabilité