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tent pas toujours d’obéir, par l’altération plus ou moins sensibles de leurs dimensions ou de leurs formes, à l’action que fa chaleur exerce sur eux, leur rupture devient alors inévitable : : une partie des eaux qu’ils contenaient se perd, et ce n’est souvent qu’après de longues recherches et beaucoup de dépenses, que l’on parvient à remettre la conduite en bon état et à restituer le volume entier de ses eaux à leur destination utile.

Les chances de rupture de semblables conduites deviennent bien plus nombreuses lorsqu’elles sont posées sur un sol factice composé comme celui des rues de la plupart des grandes villes, de terres rapportées et de décombres pour l’affermissement desquelles il n’a été pris aucune précaution. En cas pareil l’eau qui s’échappe d’une conduite fracturée entraîne les parties les plus tenues des remblais qui l’enveloppent dans les intervalles vides que les parties les plus grossières de ces remblais laissent entre elles ; à la vérité le sol devient ainsi plus dense et plus compact, mais en s’affaissant sous une certaine portion de la conduite, il la laisse sans appui, ce qui provoque de nouvelles ruptures et de nouvelles fuites d’eau.

Ces accidents ont en général ces deux causes : la dilatabilité du métal dont les conduites sont formées, et le peu de consistance et la perméabilité du sol dans lequel elles sont posées.

Les effets de la première de ces causes se manifestent d’autant plus que la matière des conduites est plus dilatable au même degré de température. Ainsi de deux conduites de mêmes dimensions, l’une en plomb et l’autre en fer fondu, la première sera plus exposée à se rompre que la seconde, parce que les dilatabilités de ces deux métaux sont entre