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proche à une très-petite distance des rebords plans de l’orifice. L’écoulement du fluide s’établit alors, suivant des directions divergentes, dans le petit intervalle qui reste entre les deux plans, et il en résulte une action qui retient le plan mobile, en sorte qu’on ne peut plus l’écarter du plan de l’orifice sans surmonter une résistance.

Cette expérience a été répétée et variée de diverses manières par M. Clément, en substituant la vapeur aqueuse à l’air atmosphérique. Ce savant physicien, par des expériences directes, a mis en évidence la diminution de pression qui a lieu dans le fluide qui s’écoule entre les bords de l’orifice et le disque, et qui est la seule cause à laquelle on puisse attribuer cette singulière adhérence par laquelle le disque se trouve maintenu dans une position où il ferme, pour ainsi dire, passage au fluide, ou du moins en obstrue beaucoup l’écoulement. Il a montré l’analogie du mode d’écoulement dont il s’agit avec le cas où le fluide jaillirait hors d’un orifice par un tuyau divergent ; cas dans lequel les mêmes phénomènes de diminution de pression se manifestent, ainsi qu’on l’avait observé depuis long-temps sur les fluides incompressibles. M. Clément a fait aussi des remarques importantes relatives aux changements de température, que subit un jet de vapeur en entrant dans l’air atmosphérique. L’expérience prouve qu’un jet, sortant avec peu de vitesse d’un réservoir où la vapeur n’est échauffée qu’à environ, peut brûler fortement, mais qu’il n’en est plus de même lorsque la vapeur, plus fortement échauffée, sort avec une densité et une vitesse beaucoup plus grandes, la température du jet s’abaissant alors considérablement, aussitôt qu’il a dépassé l’orifice.

Les commissaires ont distingué ce qui concerne les fluides