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dire perpendiculaires aux directions des rayons ; et ainsi l’hypothèse que Fresnel avait admise, malgré les arguments et les calculs d’un illustre adversaire, s’est transformée en une réalité.

Nous allons maintenant appliquer la théorie que nous venons de reproduire en peu de mots à la propagation de la lumière dans les cristaux à un axe ou à deux axes optiques. Pour y parvenir, il ne sera pas nécessaire d’employer les équations générales que nous avons données dans la 31e livraison des Exercices comme propres à représenter le mouvement d’un système de molécules sollicitées par des forces d’attraction ou de répulsion mutuelle, et l’on pourra réduire ces équations aux formules (68) de la page 208 du troisième volume, c’est-à-dire, aux formules qui expriment le mouvement d’un système qui offre trois axes d’élasticité perpendiculaires entre eux. On pourra d’ailleurs supposer qu’aucune force intérieure n’est appliquée au système, et alors les formules dont il s’agit renfermeront seulement le temps les coordonnées d’une molécule quelconque ses déplacements mesurés parallèlement aux axes coordonnés, et neuf coefficients dont les trois premiers sont proportionnels aux pressions supportées, dans l’état naturel du fluide éthéré, par trois plans respectivement perpendiculaires à ces mêmes axes. Les coefficients dont il est ici question étant regardés comme constants, on construira sans peine l’ellipsoïde dont les trois axes sont réciproquement proportionnels aux trois vitesses de propagation des ondes planes parallèles à un plan donné, et dirigés parallèlement aux droites suivant lesquelles se mesurent les vitesses propres des molécules éthérées dans