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heureusement enlevé aux sciences par une mort prématurée, a donc eu raison de dire que dans la lumière ordinaire les vibrations sont transversales , c’est-à-dire perpendiculaires aux directions des rayons. À la vérité, les idées de Fresnel sur cet objet ont été vivement combattues par un illustre académicien dans plusieurs articles que renferment les Annales de physique et de chimie, et dont l’un est relatif au mouvement de deux fluides superposés. Suivant l’auteur de ces articles, les vibrations des molécules dans l’éther finiraient par être toujours sensiblement perpendiculaires aux surfaces des ondes que le mouvement produit en se propageant ; et dès lors la polarisation, telle qu’elle a été précédemment définie, deviendrait impossible et disparaîtrait complètement. Alors aussi la surface des ondes serait toujours un ellipsoïde, et n’offrirait qu’une seule nappe, en sorte que, pour expliquer la double réfraction, on serait obligé de supposer deux fluides éthérés simultanément renfermés dans le même milieu. Mais on doit remarquer que l’auteur, comme il le dit lui-même, avait déduit ces diverses conséquences de l’intégration de l’équation connue aux différences partielles qui représente les mouvements des fluides élastiques, et de celle qu’on en déduit lorsqu’on suppose inégaux les trois coefficients des dérivées partielles de la variable principale. Or, ces équations ne paraissent point applicables à la propagation des ondes lumineuses dans un fluide éthéré, et l’accord remarquable de la théorie que je propose avec l’expérience me semble devoir confirmer l’assertion que j’ai déjà émise dans un précédent mémoire sur le mouvement de la lumière : savoir, que les équations différentielles de ce mouvement sont comprises dans celles que